Melvin Wizard ¤ Fils de Merlin l'enchanteur et La Fée Marraine

Personne ne réfléchit, ne pense, ne prévoit. Du muscle, mais pas de cerveau. Et toi tu veux du muscle et pas d’esprit ?

★★★

Melvin cavale dans les couloirs de l'école, sans se soucier des gens qu'il bouscule sur son passage. «Désolé ! » Il lève les mains en l'air pour s'excuser, sans toutefois ralentir l'allure. Comme d'habitude, il est en retard. Il n'est là que depuis quelques semaines mais les professeurs se lassent déjà de ses excentricités. Ce n'est pas vraiment de sa faute si son adaptation se passe plus lentement que prévu. En débarquant à Auradon, le jeune Melvin a découvert des choses qu'il ne connaissait pas dans son royaume d'origine, Camelot. Le roi Arthur est un homme bon et courageux, mais il n'est pas réputé pour aimer le changement. Selon lui, la technologie n'est pas digne de confiance, contrairement à la magie qui domine totalement la cité. Melvin adore la magie, qu'il utilise constamment. Pour changer la couleur de ses vêtements, pour faire léviter des objets ou bien pour transformer les cheveux des autres. Mais il y a une chose qu'il préfère encore plus : les téléphones portables. Depuis qu'il en a un en sa possession, offert par sa mère La Fée Marraine (et accessoirement la directrice de l'école) à son arrivée, le jeune homme ne quitte plus l'écran tactile des yeux. Ce petit bout de métal lui permet d'aller sur internet, un endroit incroyable capable de répondre à n'importe quelle question. Alors évidemment, il n'arrive pas à s'en passer.

Les yeux sur l'écran, il continue sa course, heurtant quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui se racle la gorge pour le sermonner. « Melvin ? » Le garçon reconnait immédiatement cette voix autoritaire et chantante. Il lève le regard de son appareil et observe le visage de sa mère, qui le domine de toute sa hauteur. « Salut, maman. Avant toute chose, je suis ravi de te voir d'aussi bon matin. » Les lèvres de La Fée Marraine s'étirent d'un sourire, un sourire qui s'évanouit rapidement lorsqu'elle se rend compte du stratagème de son rejeton. « Je te connais par cœur, Melvin. Tu ne m'auras pas comme ça. Tu es encore en retard, c'est la troisième fois cette semaine. » Une grimace déforme la bouche du magicien, qui exhibe son téléphone portable comme pour l'accuser de tous ses malheurs. « C'est de sa faute. J'ai téléchargé une application. Ca s'appelle Instagram. C'est trop bien, tu peux poster des photos et... » Sa mère lève l'index pour le faire taire avant d'attraper l'appareil de ses mains. « Confisqué. Tu sais, Arthur n'a pas vraiment tord. La technologie n'est pas toujours bonne. » Melvin lève les yeux au ciel, tout en marmonnant dans sa barbe de trois jours qu'il n'a même pas encore. « Comment je vais faire pour parler à Artie, maintenant ? » Artie, son meilleur ami et prince de Camelot. Les deux jeunes sont inséparables depuis leur enfance. « Bibbidi bobbidi boo. Tu n'as pas besoin de ce gadget pour discuter avec lui. » Melvin soupire longuement. Sa mère a raison. Artie et lui, c'est pour la vie, comme Arthur et Merlin avant eux. Mais ce téléphone, il l'aime malgré tout. Il tente donc de serrer sa mère contre lui pour lui offrir un câlin, l'excuse parfaite pour récupérer son bien en toute discrétion. Mais sa mère n'est pas née de la dernière pluie et tapote gentiment ses doigts avec sa baguette magique. « Je t'aime, mais n'abuse pas de ma patience. » Grognon, Melvin se recule et recommence à courir en direction de la salle de mathématiques. « Bonne journée, maman ! » 

Lorsqu'il entre dans la pièce, le professeur lui lance un regard désabusé. Melvin, lui, s'installe sur une chaise du fond, se faisant tout petit. Il aime cette école et ce royaume qu'il ne connaissait pas du tout avant d'y poser ses valises. Son père étant en voyage, sa mère lui a proposé d'étudier ici, avec son meilleur ami Artie et sa petite sœur Jane. Aujourd'hui, Melvin s'adapte de mieux en mieux à ce nouvel environnement, sans juger les enfants de vilains qu'il accepte très facilement. Camelot lui manque parfois, mais Auradon semble avoir beaucoup à offrir. Un endroit parfait pour quelqu'un qui désire faire ses preuves et se faire plein de nouveaux amis. Sa vie était beaucoup plus calme avant et son enfance n'était pas très remarquable. Melvin suivait l'enseignement de son père Merlin et enchainait les bêtises avec Artie sans trop se soucier du reste. Maintenant, le jeune homme se sent capable de tout faire et de tout affronter. Même sa mère, qui ne le laissera probablement pas réaliser tous ses objectifs. Qu'importe, finalement. Si les enfants de vilains peuvent changer, Melvin peut bien devenir la personne qu'il rêve d'être sans s'occuper du jugement des autres. En attendant, le cours ne l'intéresse absolument pas. Ses pensées virevoltent au loin alors qu'il songe à Pythagore, qui doit dormir dans un coin de sa chambre sans demander son reste. Le magicien adore cette boule de plumes, qui est en réalité le petit d'Archimède, le hibou de son père. Il pense aussi à Jane, qu'il aime bien embêter avec ses histoires loufoques et ses blagues. Sa petite soeur est peut-être plus réservée que lui, mais il ne s'imagine pas rester loin d'elle. Si Melvin lui reproche souvent de ne pas avoir assez confiance en ses capacités, il se montre protecteur envers elle et n'hésite pas à la défendre en cas de besoin.